la parole simple ne fait pas le texte facile. Quand je serai marchand d'ivresse, je vendrai de la poésie et du vin.
je me souhaite des rêves
à n' en plus finir de rêver
l' envie
sauvage
que la réalité y ressemble
je me souhaite d' aimer oublier le reste
je me souhaite des vapeurs de vin blanc dans les passions du silence des fumées interdites
le silence
sauf
au petit matin
un chant d' oiseaux parmi les klaxons d' auto
à nuit tombée le fracas des orchestres délurés sous un ciel qui soit d' Italie de Naples de Capri
de Madagascar d' Afrique d' Asie
de Kabylie d' Andalousie
de l' île Maurice des Amériques en un mot le ciel place Jean Jaurès du cinquième
arrondissement de Marseille
je me souhaite des trinquées au comptoir
avec plein d' ivresse dans l' ivresse de la poésie au bordel de la poésie des mots des mots au
bord del' èvres qui ressemblent à un baiser un baiser qui soit des notes de musique des
musiques qui soient
des verres de vin de bière ou
anisés
sans négliger les rhums arrangés
la vodka
la vodka de Pologne Vistule Gdansk Gdynia Torùn qui coule au chaud du chaud dans le cœur
les tripes de l' homme de la femme glacés de l' homme de la femme tristes
je me souhaite des nuits partagées entre la rue
les places de la ville ses antres improbables
mes allées et venues qui tanguent où il vaut mieux être
deux
ou
trois
se tenir la main le bras parfois l' épaule pour ne pas
trébucher
des trébuchements agonisant dans des chambres à coucher qui deviennent des chambres à
trébucher où
la vie peut être belle
si on y fait ce qui est dit
coucher
tiens tu arrives par là toi
je te souhaite d' être toi de continuer à l' être
quand je me perds à essayer de te retrouver
je ne me retrouve pas à chaque fois
quand ça marche oh la joie c' est jour de fête jour de chance
ça
marche pas à tous les coups le toi et moi
ça peut faire
plouf
quand ça fait
ploufffff
ça fait mal
quand ça marche oh la fête c'est jour de joie
qu'importe
nous ne serons jamais l' un à l' autre soumis
qu'importe
il me faudra bien du talent
à faire semblant d' être l' ami
en oubliant
que nous fûmes si peu amants
qu'importe
éclat de rire
caresse passante d' une copine inconnue
un copain qui cherche ses mots ne les trouve pas tu t' en fous tu sais qu' ils ne sont que pour toi
ses mots
j' écoute la radio à l' autre bout du monde un peuple chante une révolution qui a pu tenir toute
une semaine sans être escamotée
une de mes peurs qui t' enfuit
me laissant sur tes bras toutes les autres
un pas de danse
pas même un tango
rien
à ces prétextes – là continuer de vivre
la vie est une putain d' aventure qui nous livre longue belle bataille
t' en fais pas
tu finiras toujours par perdre au bout du bout
si t 'es comme moi
tu n'as rien à y perdre sauf
la liberté
notre horizon véritable
un sourire
aux songes voyageurs
impro magique, marco, le baraki, tam tam, studio 54, 2016, 2017, 2018, 2021